Pourquoi l’anglais est-il devenu la langue internationale ?
Il est évident que la langue des affaires actuelle n’est autre que l’anglais. En effet, que vous souhaitiez relocaliser votre entreprise ou travailler avec des collaborateurs étrangers, il vous faudra forcément parler la langue internationale. La question est : pourquoi ? Pourquoi l’anglais occupe-t-il cette place privilégiée et non une autre langue telle que, au hasard, le français ?
Langue internationale d’hier : le cas du latin
A l’époque de la domination romaine antique, le latin se répand en Europe occidentale par le biais des conquêtes de l’Empire romain
Au fil des siècles, plusieurs langues ont joui du statut de lingua franca ou « langue véhiculaire ». Parmi elles, nous pouvons nous intéresser au latin, racine de nombreuses langues européennes.
A l’époque de la domination romaine antique, le latin se répand en Europe occidentale par le biais des conquêtes de l’Empire romain. Par la suite, la langue latine conserve un statut privilégié car elle est la langue de la liturgie chrétienne.
De langue du peuple à l’époque de l’Empire romain – le grec ancien était alors la langue des élites cultivées – elle devient par la suite langue érudite.
C’est en large partie à l’ancienne colonie rebaptisée États-Unis que l’anglais doit son statut actuel
Ainsi, en France, à la Renaissance, lorsque l’on écrit un ouvrage qui se veut sérieux, qu’il soit philosophique, scientifique ou artistique, l’usage du latin est de rigueur.
A l’inverse, le peuple de France qui assiste à la messe tous les dimanches parle en patois et ne comprend souvent pas les textes sacrés écrits en latin qui leur sont lus. Finalement, oublié du peuple, le latin finit par ne plus sortir des livres de grammaire et de déclinaisons.
Le triomphe de l’anglais
A l’instar du latin, ce sont la colonisation et l’expansion territoriale du Royaume-Uni qui sont à l’origine du triomphe de l’anglais comme langue internationale. L’épisode colonial a jeté les bases d’un monde anglophone en répandant l’usage de l’anglais en :
- Amérique du nord
- Afrique
- Inde
- Australie
- Nouvelle-Zélande
Cependant bien que l’empire britannique ait largement contribué à la future prédominance de l’anglais grâce à sa puissance économique, militaire et industrielle, c’est en large partie à l’ancienne colonie rebaptisée États-Unis que l’anglais doit son statut actuel.
En effet, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, alors que l’Europe tentait de se remettre sur pied, les États-Unis ont de leur côté connu un essor exceptionnel. Industrie florissante et communication galopante ont poussé les États-Unis à exporter leur culture en masse à travers le monde.
Partout chanté, hurlé ou susurré, l’anglais est alors devenu emblématique de la « cool attitude ».
L’anglais s’est rapidement infiltré dans les foyers via les nouvelles habitudes de consommation :
- Le rock’n’roll a remplacé les airs traditionnels
- Les jeunes ont endossé volontairement l’uniforme jean-T-shirts des yankees
- On a versé coca et sodas dans les verres
- Le cinéma, vecteur suprême de la culture américaine, a tout balayé
Partout chanté, hurlé ou susurré, l’anglais est alors devenu emblématique de la « cool attitude ».
Une langue jeune et dynamique
Aujourd’hui, près d’un siècle plus tard, l’anglais est toujours aussi tendance.
Facile et créative, la langue anglaise est toujours capable d’exprimer à merveille les rêves et ambitions de la jeunesse. En outre, elle présente une qualité inestimable de nos jours puisqu’elle ne perd pas de temps.
Les mots anglais comptent en effet généralement une à deux syllabes, quand leurs équivalents français s’étirent souvent jusqu’à quatre syllabes sans rougir. De plus, le français a de toute façon besoin de plus de mots que l’anglais pour exprimer la même idée : « Time is money » devient ainsi « le temps c’est de l’argent ».
L’anglais s’est rapidement infiltré dans les foyers via les nouvelles habitudes de consommation
Or, qui dit jeunesse et brièveté, dit dynamisme. L’anglais reflète donc tout naturellement l’état d’esprit libéral dont les entreprises dynamiques doivent faire preuve si elles souhaitent figurer parmi les acteurs économiques incontournables.
De plus, le français a de toute façon besoin de plus de mots que l’anglais pour exprimer la même idée : « Time is money » devient ainsi « le temps c’est de l’argent »
La langue française peut-elle rêver d’un « come back » sur la scène internationale ? Nul ne le sait
Et si l’on ne s’exprime pas entièrement en anglais, on émaille ses phrases de termes anglais, puisque l’équivalent français, quand il existe, est trop long ! Le chanteur et humoriste Frédéric Fromet a fait une chanson particulièrement amusante sur l’utilisation du franglais chez « les jeunes cadres dynamiques ».
Langue internationale, mais jusqu’à quand ?
Cependant, l’histoire prouve que le statut de langue internationale n’est jamais permanent. Tôt ou tard, cette langue jeune et dynamique se voit rattrapée par une autre encore plus jeune et plus dynamique, ou tout simplement plus largement parlée. Mais alors quelle langue succèdera à l’anglais ?
- Le mandarin ?
- L’arabe ?
- L’espagnol ?
Certains argumentent qu’il serait curieux de maintenir l’anglais comme langue des négociations après le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne
Certains ont déjà soulevé la question suite au résultat du référendum britannique du 23 juin dernier. Certains argumentent qu’il serait curieux de maintenir l’anglais comme langue des négociations après le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne… L’anglais restera-t-il la langue des échanges de l’UE ou le Français pourrait-il endosser ce rôle ?
Il était une fois… le français, langue internationale
En effet la langue française a connu son âge d’or à partir de la fin du XIe siècle jusqu’au début du XIVe siècle où son usage s’étendait à toutes les cours d’Europe. Elle reste la langue de la diplomatie et conserve un certain rayonnement grâce, entre autres, à la francophonie.
Les entreprises désireuses de s’internationaliser doivent cultiver leurs compétences linguistiques
La langue française peut-elle rêver d’un « come back » sur la scène internationale ? Nul ne le sait.
Il reste néanmoins certain que dans un monde qui se régionalise, les entreprises désireuses de s’internationaliser doivent cultiver leurs compétences linguistiques et ne pas se cantonner à l’anglais qui est certes nécessaire, mais de moins en moins suffisant.