7 moyens de booster l’apprentissage grâce aux neurosciences
Les neurosciences, grâce à une meilleure connaissance du fonctionnement du cerveau, peuvent nous aider à booster l’apprentissage, qu’il s’agisse d’adopter le bon état d’esprit ou d’identifier ses motivations avant une formation, ou d’utiliser la répétition et les émotions lors de l’apprentissage. En complément de notre webinar « Libérer le potentiel du cerveau et booster l’apprentissage grâce aux neurosciences » du 15 avril 2021, découvrez 7 moyens d’introduire les neurosciences dans vos programmes de formation.
Les sciences cognitives ont fortement progressé ces dernières années. Les neurosciences, qui font partie des sciences cognitives, au même titre que la psychologie cognitive ou l’intelligence artificielle, consistent à comprendre et expliquer le fonctionnement du cerveau humain. Elles sont présentes dans de nombreux domaines : neurobiologie, neurophysiologie, et présentent un réel intérêt en matière d’apprentissage.
Les neurosciences nous indiquent que nous avons plus de pouvoir sur notre cerveau que nous ne l’imaginons. Nous possédons en effet d’extraordinaires capacités de « neuroplasticité » c’est-à-dire d’adaptation au monde extérieur et au vécu de chacun. Pour tirer pleinement profit du potentiel de notre cerveau, nous devons en connaître les bons leviers, afin de progresser sans s’épuiser et sans dilapider son énergie en méthodes inappropriées, en particulier lorsque tout change autour de nous, en cette période d’environnement de travail virtuel et de « nouvelle normalité ».
Comment utiliser au mieux cette neuroplasticité en matière de formation professionnelle ? Comment mieux comprendre notre cerveau peut aider les directions RH et L&D, tout comme les professionnels de la formation, à booster l’apprentissage et aider les équipes à monter en compétences ? Nous avons listé 7 moyens de booster l’apprentissage grâce aux neurosciences :
1) Avoir un « growth mindset » ou état d’esprit conquérant
Les capacités de croissance neuronales montrent que nous avons à tout âge du pouvoir sur nos capacités cognitives. Nous pouvons modeler à la fois les structures du cerveau et nos compétences cognitives, émotionnelles, motrices, sociales et organisationnelles. Ces résultats soutiennent ceux des travaux de psychologie expérimentale dans les domaines de « l’auto-efficacité » et de « l’état d’esprit de croissance » (growth mindset) : les personnes convaincues de leur possibilité de progression s’impliquent plus, sont moins stressées et obtiennent de meilleurs résultats que celles persuadées que les capacités sont fixées à la naissance. Cette modification d’état d’esprit est déterminante pour la résistance aux difficultés et aux échecs.
2) Identifier ses motivations pour plus s’impliquer
Pour entretenir cet état d’esprit, nous devons identifier nos motivations durables et nos incitations positives. Celles-ci alimentent les puissants réseaux de récompense et du désir de notre cerveau qui influencent notre implication et le niveau d’énergie que nous utilisons. Identifier ces motivations profondes ne s’improvise pas et nécessite un minimum de connaissance de soi afin de préciser les moteurs qui nous énergisent et résister ainsi aux inévitables périodes de fatigue et de découragement, qui peuvent survenir lors d’une formation longue ou à distance notamment.
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3) Insister sur la répétition et la mémorisation
Lorsqu’une information est entendue pour la première fois (un nouveau mot dans une formation en langues par exemple), cela crée un chemin de connexions neuronales dans notre cerveau. Pour que cette trace neuronale dure, cela nécessite un renforcement régulier, proportionnel au nombre de répétitions. Cette marque neuronale est la source d’une mémorisation durable. L’attention, l’effort mental de mémorisation et la répétition sont déterminants. Sans cela, les informations entendues seront perdues au bout de quelques heures et la trace neuronale initialement créée impossible voire difficile à retrouver.
4) Introduire de l’émotion
Les émotions sont à la base de toutes nos actions ; elles filtrent et sélectionnent les informations prioritaires de façon non consciente à partir de réseaux profonds qui alimentent nos réseaux cognitifs conscients. Elles précèdent la pensée et sont un multiplicateur de l’encodage en mémoire. Les introduire dans un programme de formation permet donc d’ancrer plus profond l’information à acquérir. Le rire, la surprise, l’émotion véhiculée par une histoire personnelle sont autant de facteurs d’émotion qui peuvent optimiser l’apprentissage.
5) Mettre en pratique et se tromper
Pour apprendre, les mises en applications pratiques sont aussi importantes que l’attention et l’effort mental de mémorisation. Tant qu’une information n’est pas éprouvée, elle est seulement de passage dans notre mémoire. Mettre une nouvelle connaissance en pratique permet de se tromper, et le cerveau apprend en faisant des erreurs. Nous apprenons encore mieux lorsque nous voyons quelqu’un d’autre se tromper que lorsque nous nous trompons nous-mêmes. Il peut donc être intéressant de recourir à la mise en pratique en cours, afin de favoriser l’apprentissage par l’erreur.
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[Interview] Gabriela Weglowska, spécialiste en formation interculturelle chez Learnlight
6) Soigner son hygiène mentale pour gérer l’attention
Il est possible de gérer son attention et sa charge mentale en respectant plusieurs règles d’hygiène mentale. Tout comme nous entraînons notre corps, nous pouvons prendre soin de notre mental. Cela peut passer par mieux se connaître (quels sont mes points forts, mes points à améliorer ?) ou identifier les choses qui absorbent son énergie. Prendre le temps de soigner son mental permettra d’optimiser l’attention lors de la formation, une notion primordiale pour acquérir de nouvelles informations.
7) Sortir de sa zone de confort
Il existe des freins à la mémorisation, à l’engagement et à la mise en pratique, en rapport avec nos schémas et croyances limitantes. Ces limites ne sont pas celles des capacités de nos fonctions cognitives, mais celles que nous nous créons par auto-censure ou pour préserver notre zone de confort. Identifier ses propres croyances favorise le dépassement de soi et optimisera le succès de tout programme de formation et l’acquisition de nouvelles compétences.
Les sciences cognitives apportent des éclairages déterminants sur l’efficacité de nos fonctions cérébrales. Elles donnent la direction vers laquelle doivent porter nos efforts, elles soutiennent nos choix de méthodes et éclairent nos motivations durables afin d’optimiser l’apprentissage.